Dans les années 1930, la phénoménologie est en France un courant philosophique encore relativement confidentiel. Il est vrai que certains jeunes philosophes gravitant autour de la revue philosophique d’avant- garde Recherches philosophiques s’y intéressent (Kojève, Sartre, Gurwitsch, Merleau-Ponty, Aron, etc.), que l’œuvre publiée de Husserl est connue des grands universitaires français, et qu’elle fait l’objet de lectures théologiques (Héring, Chestov, etc.), mais cela est sans commune mesur...

L’idée d’articuler la phénoménologie et le marxisme peut sembler aujourd’hui quelque peu dépassée, comme elle a pu autrefois apparaître contingente et artificielle. Pourtant, la récurrence et l’insistance avec laquelle, depuis près d’un siècle, ce projet a été réactivé sont peut-être le signe d’une affinité insoupçonnée entre ces deux courants de pensée. Si Husserl n’a pas accordé d’intérêt particulier au marxisme et si Heidegger ne l’a fait qu’assez tardivement, certains de leurs élèves et m...

Le projet théorique et philosophique que Franck Fischbach poursuit depuis le début des années 2000 place en son cœur une volonté d’articuler la philosophie de Marx à la phénoménologie heideggérienne d’Être et Temps. Au travers de son triptyque publié entre 2005 et 2011, La production des hommes (2005), Sans objet (2009) et La privation de monde (2011) – mais également dans son dernier ouvrage, Après la production (2019) – on voit ainsi se déployer une forme de réactivation de ce programme (...) d’h... (shrink)

Le noyau de cet ouvrage est formé par les notes prises de janvier 1933 à mai 1939 au cours que fit Alexandre Kojève à l'Ecole pratique des Hautes Etudes, sous le titre La philosophie religieuse de Hegel, et qui était en réalité une lecture commentée de la Phénoménologie de l'Esprit. Chaque année de cours est complétée par le résumé publié dans l'Annuaire de l'Ecole des Hautes Etudes. De plus, les trois premières leçons de l'année 1937-1938 et toute l'année 1938-1939 (...) sont données dans leur texte intégral. Enfin, en guise d'introduction, on trouvera la traduction commentée de la section A du chapitre IV de la Phénoménologie de l'Esprit, parue dans Mesures (14 janvier 1939). (shrink)

Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années 1960, certaines des figures majeures du courant phénoménologique en France, Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty et Trần Đức Thảo, considèrent que le projet d’articuler marxisme et phénoménologie constitue l’un des principaux enjeux de la philosophie dans le monde contemporain. L'objet de cet ouvrage est de comprendre la spécificité du travail philosophique effectué par chacun de ces penseurs sur ces deux courants de pensée apparemment incompatibles afin de rendre possible (...) leur synthèse. L'auteur retrace la manière dont le projet initial de 1944 a été progressivement mis en question et reconfiguré au contact des mutations politiques et historiques, des débats philosophiques et du développement des sciences humaines. Ce volume, qui s’adresse aux étudiants et chercheurs, met ainsi en lumière les enjeux et les innovations conceptuelles de ce qui reste l'un des moments les plus féconds et originaux de la philosophie française contemporaine. This text covers the period between the end of the Second World War and the beginning of the 1960s, when the phenomenological school in France was represented by Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty and Tran Duc Thao, who endeavored to combine Marxism with phenomenology as the major task of philosophy in the modern world. The object of this text is to understand the specificity of the philosophical work each performed on these two apparently incompatible schools of thought, in order to make their synthesis possible. The author traces the way in which the initial project of 1944 was progressively questioned and reworked in the wake of political and historical change, philosophical debates and the development of human sciences. This volume appeals to students and researchers while bringing to light the underlying stakes and conceptual innovations of what remains one of the most fertile and original moments in contemporary French philosophy. (shrink)

En France, Lukács est considéré aussi bien comme un représentant de l’orthodoxie marxiste que comme un auteur subversif fondateur de la tradition du marxisme hétérodoxe. Cet article revient sur la genèse de cette appréciation ambivalente, qui trouve ses sources dans les années 1940 et 1950. C’est durant ces années que s’élaborent les cadres et présupposés de la réception française de son œuvre, à travers une série d’épisodes dont les enjeux sont à la fois théoriques, éditoriaux et politiques : l’intervention de (...) Lukács en France dans la bataille idéologique de la Guerre froide en 1948-1949 et sa polémique menée avec l’existentialisme français, l’éclatement international de « l’affaire Lukács » en 1949-1950 et ses retombées hexagonales, enfin le changement de statut de Lukács au cours des années 1950. (shrink)

Dans une lettre d’avril 1967, Jan Patočka évoque la situation philosophique en Tchécoslovaquie : le « thème [«Marxisme et phénoménologie» est] très moderne ici, puisque le marxisme tel qu’on le comprend actuellement chez nous ne saurait se passer d’un appui extérieur, et la phénoménologie, surtout heideggérienne, paraît à beaucoup très apte à lui rendre ce service ». Le phénoménologue tchèque fait non seulement référence aux conférences que ses amis et anciens secrétaires de Husserl, Eugen Fi...

Si l'on s'en tient à la distinction qu'établit l'Introduction de L'histoire naturelle de la religion entre la question du fondement de la religion dans la raison et celle de son origine dans la nature humaine, on sera tenté d'attribuer à chacun des deux principaux textes de Hume sur la religion - L'histoire naturelle de la religion et les Dialogues sur la religion naturelle -un objet propre, déterminant un type de discours philosophique particulier. L'histoire naturelle développerait un discours causal, principalement (...) généalogique, sur les religions positives, toutes populaires en leur fond, tandis que les Dialogues auraient à charge de mener l'examen critique des prétentions philosophiques de la religion naturelle. Il y aurait d'un côté la religion du peuple, ou de l'humanité encore inculte, et de l'autre la religion des savants, ou de l'humanité civilisée. Mais les choses ne sont pas si simples. Car d'une part, en montrant que le polythéisme, religion primitive de l'humanité inculte, conduit naturellement au théisme, L'histoire naturelle montre par là même que le théisme, dans lequel il faut comprendre la religion naturelle elle-même, a ses origines dans la superstition populaire. D'autre part, les trois dernières parties des Dialogues, consacrées aux attributs moraux de la divinité (parties X et XI) et à l'utilité ou la nécessité de la religion pour la morale et la société (partie XII), mettent en évidence les prétentions pratiques, et non simplement spéculatives, de la religion naturelle. Autrement dit, la superstition populaire a un devenir philosophique ou spéculatif, dans le théisme, et inversement la religion naturelle rejoint les religions positives dans leur prétention à régir la conduite humaine. C'est pourquoi, loin d'être totalement distincts et indépendants, le discours de L'histoire naturelle et celui des Dialogues se croisent et sont dans un rapport d'étroite intertextualité. Si une lecture interne de L'histoire naturelle suffit pour comprendre que la religion naturelle est bien, au même titre que les autres sortes de religion, l'objet de cette dissertation, ainsi comprise, L'histoire naturelle porte néanmoins un éclairage sur les Dialogues, en ce qu'elle permet de montrer que le ressort des arguments de Cléanthe et de Déméa n'est autre que la superstition. (shrink)

Historien d'origine russe, Alexandre Koyré (1892-1964) est l'une de ces personnalités exceptionnelles dont les découvertes et les audaces ont profondément marqué l'évolution des idées au XXe siècle. Année par année, de 1922 à 1962, ce recueil nous fait suivre son itinéraire intellectuel à travers les enseignements qu'il donna à l'Ecole pratique des hautes études à Paris et aux Etats-Unis. Il nous permet de mieux comprendre le combat de Koyré pour faire de l'histoire des sciences le coeur même d'une histoire de (...) la pensée humaine, préfigurant aussi bien l'extraordinaire développement de cette discipline depuis un demi-siècle que l'anthropologie historique. Pietro Redondi a largement enrichi le contenu de ce livre à l'occasion de sa réédition, trente ans après sa première parution. Avec une nouvelle présentation, des textes inédits, un index et de nombreuses illustrations, ce volume offre ainsi la meilleure introduction à l'oeuvre de Koyré. (shrink)

Les paysages méditerranéens? La construction de leur histoire comme l'expérience de leur aventure esthétique sont fécondées par les migrations, les nomadismes, les rencontres et les commerces géographiques (Fernand Braudel, La Méditerranée). Dans cette perspective, cet essai rend d'abord compte d'une poétique à l'oeuvre dans l'espace méditerranéen, puis d'une représentation en excès où se manifeste un goût des artistes méditerranéens pour l'art des contraires... Les paysages y apparaîtront, dès lors, comme une plate-forme de rencontres inter-sémiotiques, comme une mer des passages entre (...) les images, les textes et les sons dont l'espace et son expression seraient, ici, les dépositaires, le miroir et l'arborescence. Logique de la mappemonde, note sur l'espace (pourquoi méditerranéen?) est accompagné d'un cahier iconographique de photographies de Florence Chevallier, Bernard Guillot, François Méchain, Corinne Mercadier, Bernard Plossu, ainsi que de photogrammes extraits de films de Jean-Luc Godard et de Jean-Daniel Pollet. (shrink)

Des deux Essais réunis dans ce volume, l'un, Introduction à la lecture de Platon, présente, dans une première partie, une analyse de la composition subtile et raffinée du dialogue socratique : œuvre dramatique qui présuppose la présence d'un personnage n'y figurant pas, celle du lecteur-auditeur, auquel est dévolu le rôle de comprendre le sens caché du débat et d'en tirer les conclusions. Conclusions que Socrate, délibérément, évite de formuler, mais qui y sont nécessairement impliquées. Ce que l'auteur démontre en (...) prenant comme exemples le Ménon, le Protagoras et le Théétète. La deuxième partie de l'Introduction offre une étude de La République en soulignant l'actualité paradoxale des problèmes fondamentaux qui y sont discutés par Platon. Faisant suite à l'Introduction, les Entretiens sur Descartes reproduisent les conférences données par l'auteur à l'Université du Caire lors du tricentenaire du Discours de la méthode. Ces Entretiens développent une conception de la philosophie de Descartes comme catharsis spirituelle et intellectuelle qui ouvre à l'homme la voie vers la vérité, et vers Dieu. Descartes échappe ainsi au scepticisme et au désarroi qui ont suivi le bouillonnement confus de la Renaissance. La science cartésienne, toute périmée qu'elle soit, est présentée comme un effort prodigieux pour réaliser l'idéal - ou le rêve - de la mathématisation totale de l'Univers, ressuscité, de nos jours par Einstein. (shrink)

This text is the transcription, by Jamila Mascat and Sabina Tortorella, of an unpublished manuscript written by Alexandre Kojève in 1965, on the occasion of a conference held as part of the Theological Seminar of the Society of Jesus in Chantilly. In it, Kojève proposes a reformulation of some of his theses from the Introduction à la lecture de Hegel, taken up again in the Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne: on the one hand, he identifies the (...) fundamental features of philosophical discourse in relation to other forms of human discourse; on the other, he elaborates a dialectical and historical schema of the evolution of philosophy from its origins. The result is an examination of the status of philosophy, its relationship to time and eternity, and its possible overcoming by wisdom. (shrink)

Des deux Essais réunis dans ce volume, l'un, Introduction à la lecture de Platon, présente, dans une première partie, une analyse de la composition subtile et raffinée du dialogue socratique : œuvre dramatique qui présuppose la présence d'un personnage n'y figurant pas, celle du lecteur-auditeur, auquel est dévolu le rôle de comprendre le sens caché du débat et d'en tirer les conclusions. Conclusions que Socrate, délibérément, évite de formuler, mais qui y sont nécessairement impliquées. Ce que l'auteur démontre en (...) prenant comme exemples le Ménon, le Protagoras et le Théétète. La deuxième partie de l'Introduction offre une étude de La République en soulignant l'actualité paradoxale des problèmes fondamentaux qui y sont discutés par Platon. Faisant suite à l'Introduction, les Entretiens sur Descartes reproduisent les conférences données par l'auteur à l'Université du Caire lors du tricentenaire du Discours de la méthode. Ces Entretiens développent une conception de la philosophie de Descartes comme catharsis spirituelle et intellectuelle qui ouvre à l'homme la voie vers la vérité, et vers Dieu. Descartes échappe ainsi au scepticisme et au désarroi qui ont suivi le bouillonnement confus de la Renaissance. La science cartésienne, toute périmée qu'elle soit, est présentée comme un effort prodigieux pour réaliser l'idéal - ou le rêve - de la mathématisation totale de l'Univers, ressuscité, de nos jours par Einstein. (shrink)

Résumé Face à la mésentente disqualifiante autour de l’autochtonie des peuples, il faut reconsidérer fondamentalement les raisons de la revendication autochtone. En effet, être autochtone, ce n’est pas tant appartenir à un lieu qu’offrir la pensée d’une expérimentation de manières d’agir autrement dans le monde en partant des positions hétéroclites de l’écart et de la séparation. Ces positions, initialement comprises dans l’extériorité cosmologique des Peuples Autochtones, leur permettent ainsi de résister, en se revendiquant d’eux-mêmes, aux hégémonies des modes d’administration des (...) populations. (shrink)

Recueil des commentaires de Michel Alexandre sur la "Critique de la raison pure" d'après des notes de cours, comme la première édition de 1961. Cependant, on y a ajouté un quatrième chapitre, intitulé "L'ordre", avec des notes sur les deux dernières critiques, "Critique de la raison pratique" et "Critique du jugement". L'ensemble couvre les vingt dernières années d'enseignement de M. Alexandre (1932-1952), dont le commentaire relève du genre "Auslegung" (qu'on pourrait traduire par "exposition") comme celui que firent de (...) Kant un Hegel ou un Heidegger, et qui se caractérise par une certaine manière de questionner les textes. Ce volume est donc aussi un hommage rendu à un maître d'u. (shrink)

Le volume "Images de Platon et lectures de ses oeuvres" rassemble vingt et une contributions consacrees a diverses relectures qui ont ete faites de l'oeuvre ecrite de Platon entre le IIIe siecle (Diogene Laerce, Plotin) et le XXe sievle (K. Popper). Dans l'introduction, Ada Neschke met en lumiere le cheminement de ces relectures et souligne le fait que les lectures de Platon sont constamment alimentees par des preoccupations propres a ses lecteurs. Dans un premier temps, l'oeuvre de Platon est (...) integree dans une optique essentiellement theologique; apres l'avenement du kantisme, elle s'inscrit dans un cadre de pensee qui se veut critique et philosophique, c'est-a-dire emancipe de l'ancienne metaphysique. Ainsi, l'oeuvre de Platon represente, d'une part, pour les penseurs chretiens une source d'inspiration concernant les sujets les plus divers: la theologie chretienne (Clement d'Alexandrie, Ficin, les Platoniciens de Cambridge), la mytho-theologie neo-platonicienne (Plethon), l'iconographie de la trinite (Francisco di Hollanda), la politique catholique et le calviniste (Jean Bodin, Jean de Serres), le scepticisme face aux debats theologiques (Montaigne). D'autre part, Platon a la valeur d'une autorite pour les penseurs postkantiens, que ce soit pour construire une philosophie de la nature (Schelling), une ethique (Hegel), une epistemologie (les neo-kantiens Cohen et Natorp) ou encore une ontologie (Heidegger). Enfin, Platon sert de reference dans les debats politiques modernes et contemporains, en particulier dans les discussions sur le liberalisme (J. St. Mill) et le totalitarisme (Popper et ses successeurs). De l'antiquite jusqu'a nos jours, Platon reste donc un auteur qui interpelle son lecteur et lui lance meme souvent un defi. (shrink)

Note du traducteur: La transcription rend fidèlement l’orthographe de l’inédit autographe de Helmholtz, et cela jusqu’à l’oubli du « t » dans le mot « nicht », erreur que l’auteur ne semble pas avoir remarquée ou à laquelle il ne devait pas accorder d’importance, vu qu’il s’agissait, probablement, d’une ébauche très avancée du rapport qui aurait dû, ou pu, être copiée, après correction, pour l’envoi en Italie.Dans la transcription ainsi que dans la traduction, l’espace laissé en blanc d’une...

Dans l’introduction de cet ouvrage collectif publié en mars 2003, Emmanuel Renault et Yves Sintomer exposent leur volonté de « rendre compte de l’actualité d’un projet [celui de la théorie critique] tout en mettant en perspective les débats ouverts par les œuvres d’Habermas et de Honneth » (p. 10). On peut dire qu’ils ont pleinement réalisé leur ambition : l’ouvrage qu’ils proposent ici est une synthèse très riche et très stimulante des derniers travaux en cours sur la théorie critique (...) et l’É.. (shrink)

Cette introduction invite à décadrer et à recadrer la thématique de l’effondrement, popularisée et médiatisée par la théorie dite « collapsologie », vers le plan des acteurs, des terrains, des temporalités, et des régimes d’énonciation. Nous appelons à documenter empiriquement ce que fait l’effondrement, et ce qu’en font celles et ceux à qui cette idée « fait » quelque chose. En effet, l’effondrisme pose la question des façons de se positionner non pas uniquement par rapport à une théorie, mais (...) également par rapport à des expériences individuelles et collectives. Le dossier vise à comprendre comment la réception de la « collapsologie » donne lieu à des jeux complexes entre désemparement et capacités d’agir. L’atterrissage sur un sol anthropocénique de plus en plus critique mérite une décisive discussion collective. L’hypothèse de cette majeure est que les expériences effondristes ont une valeur d’expérimentation à cet égard, notamment en créant un zone discursive et praxique où des cultures et des expériences politiques différentes sont amenées à se rencontrer et à collaborer. (shrink)

"Le Proslogion de Saint Anselme de Cantorbéry - l'œuvre la plus célèbre d'un des premiers et des plus grands philosophes du moyen âge - a joué dans l'histoire de la philosophie médiévale et moderne un rôle de tout premier plan. Il contient, en effet, ce fameux argument, dit..." ontologique ", qui - fortune à nulle autre pareille - sema la division et la discorde parmi les philosophes et les théologien". Alexandre Koyré, Introduction au Proslogion.

Le catalogue des Belles Lettres s’est enrichi en 2016 d’une nouvelle traduction de deux œuvres parmi les plus importantes de la philosophie et de la rhétorique, le Gorgias de Platon et l’Éloge d’Hélène de Gorgias, réunies dans un volume unique, accessible, dense, et riche d’un notable travail de synthèse. Cette traduction en langue française rejoint donc celles d’É. Chambry (1912), d’A. Croiset (1923), de L. Robin (1940) et de M. Canto (1987) pour le Gorgias, et celles de J.-L. Poirier (1988)...

A partial translation of the second half of De Trinitate, with the omitted parts summarized, a complete translation of De Spiritu et Littera, and a somewhat shortened version of the Tractatus in Epistolam Iohannis, with useful Introductions and notes.--D. R.

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:86 HISTORY OF PHILOSOPHY lamblichi Chalcidensis ex Coele-Syria de vita Pythagorica liber, lamblichos, Pythagoras. Legende--Lehre---Lebensgestaltung. Griechisch und Deutsch, herausgegeben, iibersetzt und eingeleitet von Michael yon Albrecht. (Ziirich & Stuttgart: Artemis, 1963. Pp. 280. = Die Bibliothek der Alten Welt, Reihe Antike und Christentum.) The present edition and translation again makes available one of the texts most valuable for the understanding of the world of late antiquity. The earlier editions, (...) especially that of L. Deubner (1937), are out of print. The fact that this document has been translated into German for the first time is also very helpful, since Iamblichos is sometimes difficult to understand. A brief but nevertheless informative introduction rightly emphasizes that Iamblichos intended to present an introduction and initiation into the Pythagorean way of life rather than a biography of Pythagoras based upon historically trustworthy materials. Although the biography of Pythagoras is certainly a part of the book, it serves only as the ideal example of the Pythagorean way of life, as Iaznblichos sees it. However, more than merely a work of Iamblichos, it ought to be recognized as a "fundamental document of the image of man in later antiquity" (p. 11). The text is based upon L. Deubner's edition, but occasionally it takes up older conjectures or returns to the tradition (for a more detailed discussion cf. W. Burkert, Gnomon 37, 1965, 24ff.). The index and the explanatory notes are also helpful, although the latter prove to be too brief and do not adequately call the reader's attention to the problems of sources, tradition, and composition. One can only agree with von Albrecht that we still need a modem commentary (p. I1). H. D. BETZ Claremont, CaliIornia Agrippa and the Crisis o] Renaissance Thought. By Charles G. Nauert, Jr. (Urbana: University of Illinois Press, 1965. Pp. vi W 374. $8.00.) One of the most influential and widely read thinkers of the early sixteenth century was the German Heinrich Cornelius Agrippa von Nettisheim (1486-1535). His many works were reprinted often, as well as being translated into several vernacular languages. The De incertitudine et vanitate omnium scientiarum et atrium of 1526, for example, went through at least 16 printings before 1700 and appeared in Italian (1547), English (1569), French (1582), and Dutch (1651) translations, which were themselves often reprinted. Although interest in Agrippa has waned somewhat since the seventeenth century, there is still a significant amount of scholarly debate regarding his importance and the meaning of his writings. Professor Nauert's monograph is the fruit of many years' study of Agrippa's life, thought, and milieu. In it he clearly places Agrippa in his historical context, accurately sketching his background and influence. After a brief introduction (pp. 1-7), the study is essentially divided into two parts: The first (pp. 8-115) traces Agrippa's life and intellectual development, the second (pp. 116-334) discusses in some detail a number of the key themes developed in his writings. There is also a substantial bibliography (pp. 335-,355) and a quite complete and accurate index (pp. 357-374). Although the mass of material which Nanert brings to our attention indicates the opposite, one sometimes gets the impression that the author tends to underestimate the importance of his subject. For example, he says, "Agrippa von Nettisheim is now a forgotten figure in the intellectual history of the West" (p. 322), but this does not seem to be the case. Although much work remains to be done, at least five books have been devoted to Agrippa in the past half century and, indeed, at least seven articles have appeared in the past ten years on one or another aspect of his life and thought. The very fact that Nanert can argue with so much vigor against the views of contemporary scholars like Lynn Thomdike and Paola Zambelli indicates that it is anything but a dead issue. As it is, Nauert's book clearly and accurately describes Agrippa's place in the intellectual ambiance of the sixteenth century. It gives the first detailed analysis of Agrippa's life and thought in English in recent BOOK REVIEWS 87 times and is the first full*scale attempt to exhaustively treat... (shrink)

Les travaux d'Alexandre Matheron sur Spinoza et sur la philosophie de l'âge classique représentent un des points forts de l'école française d'histoire de la philosophie. Après Individu et Communauté chez Spinoza et Le Christ et le salut des ignorants, ces études complètent la vision du spinozisme et de son contexte, de ses racines et de sa signification historique. Elles traitent de tous les domaines du rationalisme classique : métaphysique, théorie de la connaissance, analyse des passions, éthique, politique et religion. La (...) méthode qui anime ces textes est celle d'une analyse structurale de la pensée philosophique : il s'agit de prendre au sérieux le caractère conceptuel des doctrines, leurs enchaînements argumentatifs, la rigueur et la cohérence de leurs catégories. Mais la considération de l'architecture d'un monument théorique ne se conçoit pas sans la biographie non de l'auteur mais de l'oeuvre : comment Spinoza est devenu Spinoza ; en d'autres termes, comment il a forgé sa pensée en traversant les arguments et les concepts de Machiavel, de Hobbes ou de Descartes pour arriver à des formulations de plus en plus spinozistes de son ontologie de la puissance. Le rationalisme absolu apparaît ainsi non seulement comme contenu des pensées étudiées mais aussi comme méthode d'histoire de la philosophie. Une démarche qui a donné des outils intellectuels à plusieurs générations de chercheurs et qui indique aujourd'hui le chemin pour pénétrer dans l'univers de la pensée classique. La seule façon rigoureuse de nous demander ce qui pour nous, de ces philosophies, est vrai. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reviewed by:Dogma and Ecumenism: Vatican II and Karl Barth's Ad Limina Apostolorum ed. by Matthew Levering, Bruce L. McCormack, and Thomas Joseph White, O.P.Gavin D'CostaDogma and Ecumenism: Vatican II and Karl Barth's Ad Limina Apostolorum edited by Matthew Levering, Bruce L. McCormack, and Thomas Joseph White, O.P. (Washington, DC: Catholic University Press of America Press, 2020), ix + 369 pp.In May 1966 Karl Barth visited Rome. He was invited (...) to reflect on the Second Vatican Council, to ask questions to leading curial figures, and peritus theologians, as well as Pope Paul VI. Barth's book Ad Limina Apostolorum: An Appraisal of Vatican II contains his questions and an account from Barth of his visit, along with some other important essays. It is still deeply challenging in its incisiveness, despite its brevity. I have always been struck by Barth's Marian criticisms that are so central to his viewpoint about divine agency and human cooperation. These give us an excellent insight into his ecclesiology. They represent the reasons for much of his questioning of various Roman Catholic positions on all sorts of matters. Eberhard Busch's diaries, while Barth's assistant during this period, form a fascinating complimentary account of the visit. These tell of the not-so-fruitful visit to Augustin Cardinal Bea and the great highpoint (for Barth) of his one-hour audience with Pope Paul VI. Barth was impressed by the Jesuits during his visit, but not so much by the Dominicans. He thought the latter had absorbed too many streams of liberal modernity. The two Dominicans participating in this book turn those tides. Indeed, all the authors could be located within the conserving wings of their ecclesial membership, which makes the volume all the stronger in raising serious unresolved disagreements and noting important common ground. It is testimony to Barth's enduring value that this volume seems so timely. The Barth Centre at Princeton and the Pontifical Faculty of the Dominican House in Washington were the sponsors of this collection.The volume is structured around five of the key documents commented on by Barth, with a Catholic and Reformed voice reflecting on both the particular document and Barth's input (with the exception of Francesca Aran Murphy, who deals with George Lindbeck rather than Barth), thereby simultaneously pushing forward the Catholic–Reformed engagement with the Council and with Barth. There is a preface with a penetrating introduction by Thomas Joseph White, O.P., and an irenic opening chapter by Matthew Levering on biblical renewal at Vatican II. Then follow the twin reflections on the five documents.First (and rightly so) comes the Dogmatic Constitution on Revelation, Dei Verbum. Katherine Sonderegger develops a nuanced reflection on the metaphor of Scripture as mirror of God (found in Dei Verbum), showing [End Page 971] a deep appreciation of currents within Dei Verbum that Barth had not detected, but which are more connective with his concerns and preoccupations. Lewis Ayres rather impishly takes what Barth saw as the main weakness of the text (its chapter 2: "Handing on Divine Revelation") and makes it the greatest strength. Ayers provides a deeply learned and original exploration of the concept of "tradition" as sacramental. In this duet, Barth comes out looking like he may have missed hearing the melodies while too closely studying the score.Then follow two profound essays on Lumen Gentium, the Dogmatic Constitution on the Church. Christoph Schwöbel builds up a strong Protestant case for the necessary visible ecclesial identity of the Church, thus showing a deep convergence without denying differences that remain. White, in a deeply insightful and probing essay, goes to the heart of the ecclesiological difference between Barth and Yves Congar (and some other key Catholics at the time): the relationship between uncreated divine agency and created human agency, especially within the context of the post-apostolic Church. White suggests that, without some stable ecclesial mediations, there can be no proper relationship envisaged between the transcendent causality of God operating in Christ and the created, active cooperative acts with this grace. While building up both a metaphysical and a theological case against Barth's criticisms... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reviewed by:Traité des premières véritésby Claude G. BuffierJeffrey D. BursonClaude G. Buffier. Traité des premières vérités. Édition, présentation et notes par Louis Rouquayrol. Textes cartésiens en langue française. Paris: Librairie Philosophique J. Vrin, 2020. Pp. 379. Paperback, €32.00.Born in Poland to French parents, Claude G. Buffier, SJ (1661–1737) emerged as one of the most influential of the Parisian scriptores librorumin the first decades of the eighteenth century. Buffier (...) is perhaps best known as one of the founding editors of, and contributors to, the influential French Jesuit periodical Mémoires de Trévoux, but his works on general grammar, metaphysics, moral philosophy, and logic earned him widespread renown. His Grammaire françaiseachieved translation into Spanish, German, Italian, and English, and his Cours de sciences sur des principes nouveaux et simples pour former le langage, l'esprit, et le cœur dans l'usage ordinaire de la vie(1715) was widely adopted in France and Spain throughout the eighteenth century. Buffier's eclectic approach to philosophy, science, moral philosophy, and practical theology developed across several significant works: Principes du raisonnement(1714), Traité des premières vérités(1724), Éléments de métaphysique(1725), and Exposition des preuves les plus sensibles de la véritable religion(1732). In these works, Buffier was prescient in selectively adopting perspectives from Descartes, Malebranche, and Locke, evincing thereby his avid interest and participation in early Enlightenment discussions. Many of Buffier's texts proved to be influential on contributors to the Encyclopédie, on Voltaire, and perhaps later, as harbingers of Scottish Common Sense philosophy. Given the growing recognition of Buffier's importance thanks to the work of Kathleen Wilkins, Catherine Northeast, Jeffrey Burson, Katharine Hammerton, and others, Louis Rouquayrol's new critical edition of Buffier's most influential work, Traité des premières vérités( Treatise of First Truths) is most welcome. Rouquayrol's critical edition of the Traitéis replete with helpful [End Page 156]intertextual explanatory notes to the texts and debates that Buffier addressed, and it includes an insightful synthetic introduction, which summarizes the Traitéand addresses aspects of its philosophical and historical significance. The editor also helpfully includes a detailed chronology of Buffier's life and works, a note about the textual bases for the edition, several instructive appendices to later editions and related works by Buffier, and a profoundly helpful bibliography that includes existing editions, copies, and translations of the Traité, in addition to scholarly studies of Buffier's life and work. Rouquayrol's critical edition is, in short, the best one currently available, and it is likely to remain the standard published edition for some time.In the editor's view, Buffier's primary significance is as the inaugural eighteenth-century figure who attempted to redress the weaknesses at the heart of Cartesian "innate ideas" in ways that might have avoided Berkeley's or Malebranche's immaterialism or Hume's skepticism: "pour lutter contre les 'conséquences idéalistes du cartésianisme,'" Buffier "avait eu plutôt recours au sens commun comme à un 'complément nécessaire du sense intime, qui garantit l'existence du monde extérieur'" (13n2, quoting Étienne Gilson). This "solution mitigée" allowed for a certain reconciliation between Descartes and the "empirisme tempéré" of Locke, and more broadly, a way of moderating "les principes des Modernes" with "les poncifs des Anciens" (13). This conciliation of Lockean empiricism and certain strands of Cartesianism found in Buffier was in fact a central point made by my earlier work on Buffier's contribution to eighteenth-century Enlightenment Catholicism (see Rise and Fall of Theological Enlightenment[South Bend, IN: University of Notre Dame Press, 2010]; also "Claude G. Buffier and the Maturation of the Jesuit Synthesis in the Age of Enlightenment," Intellectual History Review21 [2011]: 449–72). Rouquayrol's effort to revisit the complexities of this conciliation in his introduction is a welcome development. He explicitly reminds us that while Jesuits such as Buffier were prohibited from teaching particular theses associated with Descartes after 1706, they were nevertheless increasingly influenced by aspects of Cartesianism (15–17). In many... (shrink)

Il faut placer la reflexion qu'Edouard Glissant a inlassablement et obstinement poursuivie en regard de la philosophie europeenne. Apparait alors un autre Glissant, present des les commencements de l'oeuvre, et qui brusque la tradition philosophique pour en arracher des propositions veritablement inouies: Tout-Monde, Relation, creolisation. Des lors, la coherence et la clarte du parcours de la pensee s'imposent, contredisant le stereotype d'une oeuvre reputee obscure ou difficile. Les essais d'Edouard Glissant augurent d'un temps et d'une geographie inedits de la philosophie, (...) ou une ontique fusionnante repense et deplace la metaphysique et l'ontologie. Glissant est un meteore, surgi de cet espace cosmique qu'il a nomme l'Autre de la pensee. Glissant doit etre lu non pas seulement comme un tres grand ecrivain, mais comme celui qui aura renouvele de fond en comble, a l'oree du XXIe siecle, les tres anciennes questions de la philosophie, en revenant a sa figure premiere, que pratiquerent Heraclite et Parmenide et que bannit Platon: la poesie. (shrink)

Cette préface présente le contexte politique et culturel du fameux discours de Helmholtz prononcé à Heidelberg le 22 novembre 1862, où il défend une certaine idée de l’université et des relations entre les différentes disciplines qu’elle enseigne. L’idée de pluridisciplinarité, tant invoquée aujourd’hui, est au cœur de son propos, ainsi que celle d’une conciliation possible entre philosophie et sciences de la nature, mais en partant du point de vue de ces dernières.

"Traduction d'un des plus complets traités de Hatha-yoga qui nous soit parvenu, précédée d'une étude sur les différentes formes de yoga dans les traditions shivaïte et tantrique, accompagnée d'une traduction du commentaire sanskrit "Clair de lune" par Brahmânanda.

Le Dictionnaire du moyen français est fondé en grande partie sur un vaste corpus informatisé. Le but de cet article est d’examiner de façon concrète l’atout que représente l’exploration d’un tel corpus pour la rédaction d’articles concernant des verbes fréquents et polysémiques (croire, cuider, penser, savoir, connaitre). L’accent est mis sur deux fonctionnalités offertes par Frantext : l’étude de voisinage et la recherche de cooccurrences, qui permettent au rédacteur d’affiner la description des unités lexicales traitées ; moyennant une phase de (...) tri « manuel », il est possible par exemple d’établir le paradigme des noms figurant en fonction d’objet pour une acception donnée ou encore la fréquence de certaines constructions syntaxiques. Ce sont là des apports importants pour un dictionnaire qui vise à donner des descriptions explicites des usages – ce qui n’est pas toujours le cas dans les dictionnaires de français médiéval antérieurs. (shrink)

Le Dictionnaire du moyen français est fondé en grande partie sur un vaste corpus informatisé. Le but de cet article est d’examiner de façon concrète l’atout que représente l’exploration d’un tel corpus pour la rédaction d’articles concernant des verbes fréquents et polysémiques (croire, cuider, penser, savoir, connaitre). L’accent est mis sur deux fonctionnalités offertes par Frantext : l’étude de voisinage et la recherche de cooccurrences, qui permettent au rédacteur d’affiner la description des unités lexicales traitées ; moyennant une phase de (...) tri « manuel », il est possible par exemple d’établir le paradigme des noms figurant en fonction d’objet pour une acception donnée ou encore la fréquence de certaines constructions syntaxiques. Ce sont là des apports importants pour un dictionnaire qui vise à donner des descriptions explicites des usages – ce qui n’est pas toujours le cas dans les dictionnaires de français médiéval antérieurs. (shrink)

Introduction: De la morale dans la littérature.--François Rabelais.--Michel de Montaigne.--Pierre Charron.--Étienne de la Boëtie.--Jean Bodin.--Michel de l'Hôpital.--Dix-septième siècle: considérations préliminaires.--La Rochefoucauld.--La Bruyère.--Récapitulation: moralistes ascétiques, période intermédiaire.--Saint-Evremond.--Pierre Bayle.--De la spontanéité de l'esprit humain en matière de philosophie.--La volonté cherchant sa loi.

Remise en cause de la théorie d’Einstein, de celle de Darwin, créationnisme et fondamentalismes, cosmologies païennes, mouvements technofascistes, idéologies radicales anti-science… Pourquoi des personnes formées à la science en viennent-elles à adopter une attitude en opposition virulente à la science de leur époque? Comment mobilisent-elles leur capacité de raisonnement au service de dogmes et d’idéologies sans rapport avec la science? Peut-on tirer un fil historique entre ces postures depuis la naissance de la science moderne au XVIe siècle? De nos jours, (...) quel est l’impact sur les rapports entre science et société de ces attitudes, diffusées et multipliées par le canal de l’Internet? Rejet de la science contemporaine, de la spécialisation et de l’abstraction mathématique ; appel au bon sens et à une science globale ; vitupération pouvant aller jusqu’à l’invocation de la théorie du complot ; instrumentalisation de la science à des fins idéologiques ou religieuses : voilà les principales caractéristiques des mouvements ou des individus étudiés dans cet ouvrage. Alexandre Moatti, ingénieur en chef des Mines, est chercheur associé en histoire des sciences et des idées à l’université Paris-VII-Denis-Diderot. Il est notamment l’auteur deEinstein, un siècle contre lui (2007). (shrink)

We consider the problem of measurement using the Lindblad equation, which allows the introduction of time in the interaction between the measured system and the measurement apparatus. We use analytic results, valid for weak system-environment coupling, obtained for a two-level system in contact with a measurer (Markovian interaction) and a thermal bath (non-Markovian interaction), where the measured observable may or may not commute with the system-environment interaction. Analysing the behavior of the coherence, which tends to a value asymptotically close (...) to zero, we obtain an expression for the time of measurement which depends only on the system-measurer coupling, and which does not depend on whether the observable commutes with the system-bath interaction. The behavior of the coherences in the case of strong system-environment coupling, found numerically, indicates that an increase in this coupling decreases the measurement time, thus allowing our expression to be considered the upper limit for the duration of the process. (shrink)

Une apparition miraculeuse dans l'histoire de l'humanite et particulierement dans celle de l'esprit allemand : c'est en ces termes que Schelling, dans sa Philosophie de la Revelation, salue la figure de Jacob Boehme. Si l'on reconnait aujourd'hui a l'oeuvre du celebre cordonnier-philosophe une influence majeure sur le destin de la metaphysique allemande, la pensee du premier philosophe allemand, comme l'appelle Hegel dans son Histoire de la philosophie, demeure encore pour nous deroutante et au premier abord insaisissable. Or, a travers l'etude (...) chronologique des principales oeuvres de Boehme (L'Aurore naissante; Les trois principes de l'essence divine; La triple vie de l'homme; etc.), c'est cette coherence et cette unite souvent tenues pour incertaines que le grand historien Alexandre Koyre parvient a retrouver dans la doctrine de Boehme. Pour le dire d'un mot, c'est la reprise du double probleme de l'existence du mal et de la nature des rapports de Dieu au monde, qui se revele etre le fil conducteur de la theosophie boehmienne. Reprise dont la profonde originalite repose autant sur une formulation inedite de la question que sur les solutions qui en decoulent : loin de reduire le mal a une simple negation, a un neant oppose a l'essence divine, comme le fera Leibniz, heritier de toute une tradition scolastique, Boehme s'efforce au contraire de le penser comme une qualite positive et reelle, montrant que ce n'est que si le mal est positif, donc contingent, que l'on peut esperer un jour sa defaite. (shrink)